Noël en Provence, une fête riche en symboles

Pour celles et ceux d’entre vous qui ont déjà séjourné dans le sud de la France et plus particulièrement en Provence au moment des fêtes de Noël, vous avez très certainement remarqué l’atmosphère festive qui y règne un peu partout que cela soit dans les rues, chez les particuliers ou dans les églises. Vous avez également peut-être été déstabilisé par certaines traditions ou êtes-vous resté dubitatif face à certains personnages de la crèche que vous ne connaissiez pas auparavant ? Tout cela va bientôt s’éclaircir à vos yeux grâce à nos explications.

La crèche en Provence

À Noël et tout spécialement dans les foyers de confession chrétienne, la crèche est un élément indispensable à cette fête. À l’image du sapin, on en trouve de très différentes ! En fonction des envies de chacun et du niveau de créativité, il en existe de très simples déjà toutes faites ou bien des monumentales à réaliser soi-même. Quoiqu’il en soit, on y trouve toujours les personnages principaux de la Nativité que sont Marie, Joseph, Jésus, le bœuf et l’âne. En Provence, la composition de la crèche est un peu plus complète. D’origine provençale, le santon y a ici toute son importance et il n’est pas question de l’oublier. Traditionnellement confectionnés en argile, ils représentent généralement des habitants du village et animent ainsi la crèche en y apportant de la vie. On peut ainsi trouver des santons représentant des boulangers, des bergers, des docteurs ou encore des palefreniers. Certains portent des noms que seuls les provençaux connaissent comme par exemple le ravi qui symbolise “l’idiot du village” qui n’a pas grand chose pour lui mais qui transmet néanmoins la joie et la bonne humeur autour de lui. Le Pistachier est également presque inconnu en dehors des contrées provençales et représente quant à lui le valet de ferme. Aujourd’hui encore, la tradition de fabrication artisanale des santons se perpétue de génération en génération en Provence.

Le souper et les 13 desserts la veille de Noël

Le 24 au soir, les convives invités à une table provençale doivent impérativement avoir de l’appétit ! En effet, il s’agit d’un repas très copieux couronné par les traditionnels 13 desserts. Pour ce repas pas comme les autres, rien n’est laissé au hasard et chaque détail revêt une importance particulière. Tout commence par le dressage de la table. Celle-ci doit être recouverte non pas d’une mais de trois nappes blanches. Le chiffre trois à une symbolique bien particulière puisqu’il représente les trois personnes de la Sainte Trinité. Dans la même logique, s’y ajoutent 3 chandeliers blancs et 3 soucoupes de blé germés de la Sainte Barbe (le 4 décembre). Le souper quant à lui se compose de 7 plats maigres en l’honneur des 7 douleurs de la Vierge Marie. Ces 7 plats sont accompagnés de 13 pains suivis des 13 desserts qui symbolisent la Cène qui réunissait Jésus entouré de ses 12 disciples. Afin de faire une pause digestive après avoir savouré les 7 plats, les 13 desserts ne sont dégustés qu’après la messe. On y trouve des mendiants, des dattes, des nougats, de la fougasse à l’huile d’olive, des fruits confits, des oreillettes et quelques fruits frais.